Tout d’abord, je dois dire que j’ai échoué deux fois à l’examen d’agrément avant de le réussir. C’est un fameux choc quand vous pensez que l’épreuve s’est bien déroulée et que vous avez franchi l’étape, puis que vous recevez vos résultats consacrant l’échec.

Je ne vous dirai pas que ce n’est pas vous qui avez raté votre coup, parce que ça l’est au moins en partie. Ce n’est pas que le système est mauvais ou que les correcteurs sont mesquins, et certainement pas que les correcteurs protègent leur territoire. L’examen d’agrément du CTTIC est un processus complexe mettant en jeu de nombreux intervenants. Les correcteurs reçoivent un examen numéroté. Votre examen ne contient aucun renseignement identificatoire. Deux correcteurs l’examinent de façon indépendante, puis comparent leurs résultats et discutent de tout écart entre eux. Ils ne savent pas du tout qui vous êtes.

Les correcteurs du CTTIC viennent de partout au Canada. Même si vous faites l’examen en Ontario, ils peuvent venir des autres provinces ou des territoires. Ils sont habituellement des traducteurs agréés, mais pas nécessairement. Certains sont des universitaires spécialistes de votre combinaison de langues. Ils respectent des règles normalisées. Le processus est conçu de façon à être aussi objectif que possible. Vous pouvez être en désaccord avec la façon dont votre examen a été corrigé et faire appel. Cependant, à moins que votre résultat ne soit qu’à quelques points de la note de passage, pensez-y bien. Le processus d’appel peut être long et coûteux, car votre examen sera corrigé à nouveau par un troisième correcteur. Un outil vous est toutefois remis avec vos résultats : la fiche de caractérisation remplie par les correcteurs.

Utilisez cette fiche pour déterminer ce que vous auriez pu mieux faire. Puis faites des exercices, encore et encore. Si vous n’avez pas déjà traduit des centaines de milliers de mots, vous pouvez toujours vous améliorer. Traduisez-en encore quelques centaines de milliers. Lisez des journaux et des magazines dans votre langue d’arrivée. Approfondissez votre maîtrise de votre langue de départ. Prenez des cours. Vous découvrirez sûrement quelques trucs. Faites du réseautage avec d’autres traducteurs. Voilà autant de bonnes pratiques professionnelles pour développer votre activité et affûter vos compétences. Et si vous croyez que l’examen n’est pas la meilleure façon de juger de votre savoir-faire en traduction, vous pouvez demander l’agrément sur dossier. Dans cette procédure, vous fournirez des échantillons de vos travaux et des lettres de collègues attestant de leur authenticité. (Vous pouvez obtenir tous les détails auprès de l’ATIO.)

Enfin, un dernier conseil : n’abandonnez pas. Il y a des facteurs que vous pouvez maîtriser quand vous faites l’examen. Apprenez à gérer votre stress. Détendez-vous : ce n’est qu’un examen. Lorsque j’ai fait l’examen dans ma deuxième combinaison de langues, je l’ai réussi du premier coup. On ne sait jamais!

Mark Jessop, trad. a. (ATIO)
Directeur, Traducteurs indépendants
Directeur, Traducteurs salariés

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